s'accompagner quand c'est loin
30 septembre 2020

Grands-parents à distance, le chemin des retrouvailles !

Par Coralie

Benoit est un grand-parent à distance. Plus de 1500 kilomètres le séparent de ses petits-enfants qui résident à Madrid. Cet éloignement, il le connaît depuis qu’ils sont nés. Il nous l’avoue, simplement, ce n’était pas la relation qu’il s’était imaginé quand il se rêvait grand-père.

Mais quand on élève des enfants, on vise l’autonomie… comment dés lors ne pas soutenir ses mômes quand ils font de tels choix ?  Voici mon premier portrait des 52 visages du « Trombino’Scoop ». En route, pour découvrir Benoit !

Un quotidien bien différent de ses proches. 

Je me réjouis de vous retrouver aujourd’hui, avec Benoit, qui « rêve d’être débordé, de temps en temps… »  Cette association de mots me fait d’emblée sourire et je lui souligne que le  » de temps en temps «  a toute son importance. Mais Benoit le sait, dans son entourage, il côtoie plusieurs grands-parents engagés, avec plaisir, quotidiennement auprès de leurs petits-enfants. Un de ses amis n’hésite pas à parcourir plus de 200 km, chaque semaine, pour passer une soirée auprès de ses enfants et petits-enfants ; « C’est déjà de la route, certes, mais cela reste possible. » 

Ces tranches de vie sont assez opposées à ce qu’il expérimente. Pour lui, le quotidien, ce sont des moments furtifs échangés via la tablette : « les deux plus grands parlent français, la plus petite pas encore. » Ces conversations restent succinctes, elles se limitent à l’école ou aux loisirs…

Mais quand ils se retrouvent, c’est à chaque fois une aventure !

Les retrouvailles se préparent ; « Je dois déjà trouver les billets, réserver mes vols. Souvent, je pars tôt le matin car c’est un long voyage qui m’attend ».  D’autre part, il faut aussi s’apprêter à la rencontre d’une autre culture « qui prend le repas du soir à l’heure où je vais dormir habituellement ! qui vit de manière décalée par rapport à mes habitudes ! C’est aussi quitter mon petit village de Belgique, à la campagne, pour vivre dans une grande ville… Quand je rentre, je suis crevé ! « 

Mais le jeu de « se retrouver 3 jours pour se reperdre 6 mois » en vaut la chandelle…

Ces moments qui sont des évidences…

 » Quand on se retrouve, nous sommes tout de suite bien. Nous n’avons pas besoin de nous ré-apprivoiser. C’est évident, nous savons qui nous sommes. La distance et la pauvreté des échanges (ndb* : visioconférences) n’enlèvent rien à la qualité. Les grand-parents paternels habitent tout près, juste de l’autre côté de la cour, heureusement. Mais ils savent aussi que leur Pipou habite en Belgique et qui je suis. »  Mais avant de se retrouver, il y a le chemin...

 

« Sur le chemin de la vie, sois doux lorsque tu t’accompagnes ». Régis Carlo. 

 

Et il est long le trajet…. Benoit réalise cette distance en un peu plus de sept heures. Il m’explique qu’il dédie ce temps pour se « mettre en chemin« , pour préparer ses retrouvailles :  » Je retrouve mes petits-enfants, mais je retrouve aussi ma fille. Je prévois toujours un petit quelque chose pour mon arrivée. Mais surtout,  je profite de ce temps pour me préparer à mesurer ce qu’ils ont grandi… » 

Ce témoignage de Benoit m’a fait découvrir Régis Carlo et notamment la citation qui ouvre ce paragraphe. Si vous aimez les citations je vous invite à découvrir celles-ci. Je trouve que la citation d’introduction, collait plutôt bien à l’expérience de BenoitLe chemin de la vie l’amène ponctuellement à l’étranger. Il décide de consacer ce temps de trajet à un temps de voyage intérieur, un temps d’accompagnement personnel pour mieux retrouver les « autres »...

 

Les normes liées aux conditions sanitaires actuelles ne nous permettent pas toujours, en ce moment, de prendre le départ… Ce qui est encore plus troublant, c’est que peu importe la distance du trajet et/ou la génération. Que ce soit de quelques kilomètres à plusieurs centaines, pour retrouver nos petits-enfants ou comme moi « MamY« 

 

En tous les cas, j’espère, Benoit, que tu pourras très vite, revivre le mystère des retrouvailles. Je te remercie pour ton témoignage.

J’espère que vous avez apprécié ce bout de chemin avec nous.

Et vous, peu importe la durée du trajet, prenez-vous le temps de préparer vos « retrouvailles » ? Vos témoignages et avis m’intéressent, laissez-les nous en commentaires.

A bientôt pour un autre portrait, plusieurs contacts sont pris, nous allons voyager.

Merci pour votre lecture.

Coralie

 

Qui est Benoit ?

Un grand-père qui sourit à sa petite-fille

Photo de Benoit réalisée par sa petite-fille.

Grand-parent belge de la région des Collines.

Petit nom de Papy : Pipou

Nombre de petits-enfants : 3

Rodrigo (11 ans), Natalia (9 ans) et Térésa (5 ans).

* note de la blogueuse

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