un papi au jardib
8 août 2021

Au jardin de Papi…dans le nom de ce commerce ambulant tout est dit !

Par Coralie

J’ai découvert, il y a quelques jours, un reportage d’une télévision régionale belge, consacré au commerce ambulant « Le Jardin de Papi ». Depuis juillet, Guy Hibo, le gérant et jeune grand-père, a ouvert ce commerce particulier.
Ainsi, aux rênes de son attelage de chevaux de trait, il parcourt les rues d’Ollignies, un village de la région d’Ath, pour vendre sa production de légumes. Souvent accompagné de son petit-fils Eliott, il va à la rencontre des villageois.
Il nous explique, aujourd’hui, dans cet article, ce qui l’a motivé à mettre sur pied ce projet qui fait sens et qui rapproche les générations.
Bienvenue pour ce nouvel article, nous y parlerons de culture réfléchie, des bienfaits liés au potager et de transmission comme vous vous en doutez !

Quand tout change…

Si vous lisez fréquemment mes articles, vous avez certainement remarqué ceci. Les changements liés à la crise sanitaire que nous traversons ont souvent permis l’éclosion de nouveaux projets. Les articles relatifs à « Share Ami » ou « Les animations de l’Accueil Temps Libres de Beloeil«  sont quelques exemples. Face à certaines difficultés, de nombreuses personnes font preuve de créativité pour trouver des solutions qui permettent les rencontres malgré la distance imposée par les gestes barrières.

Cette période a été aussi un déclencheur pour Guy. « Nous participions à de nombreuses festivités régionales de Bruxelles à la célèbre Ducasse d’Ath. De même, nous réalisions les moissons à l’ancienne à Ostiches, La Glannerie, dans les Honnelles. Nous animions également le Festin de Lessines. Du jour au lendemain, nous avons dû tout stopper. J’ai ressenti un manque de contacts et de rencontres. Les chevaux ne sortaient plus pour les festivités. Il fallait donc être créatif, comme souvent avec les chevaux. »

Et sur ce coup, nous pouvons dire que Guy a été créatif et authentique.

Un retour aux sources, comme les jardins des papis.

À la base horticulteur, mon invité s’est longtemps consacré à la culture des fleurs. Pour ce projet, il décide de retourner à la culture des fruits et des légumes : « Je voulais entretenir un potager comme les papis pouvaient le faire dans le temps. Avec des légumes les plus sains et les plus frais possibles. Il était, pour moi, important de garder cette idée d’un jardin familial, où cultiver nous procure du plaisir. Je voulais également une culture réfléchie, qui n’est pas basée sur une production démesurée, mais plutôt sur la qualité, et respectueuse de l’environnement. J’ai donc décidé de travailler avec des fruits et légumes de saison, et d’orienter mes plantations vers des produits que les gens cultivent moins à domicile comme les melons, les aubergines, les tomates….Mais aussi en mode « Bio ». Quand on travaille dans un secteur où l’on fait ce que l’on sait faire et où l’on utilise nos compétences, cela procure beaucoup de plaisir.« 

Et comme le dit si bien mon portrait avec « Le jardin de Papi » tout est dit dans le nom… Retourner vers une culture proche de celle de nos grands-parents.

Mais aussi, Guy souhaite partager certains bienfaits liés à la conception et l’entretien d’un potager, qui sont parfois oubliés :

« Il y a quelques années, j’avais participé au démarrage du jardin collectif des Remparts situé à Ath. J’y ai fait de très belles rencontres qui ont perduré dans le temps. C’est simple, autour des légumes, on sait rapprocher les gens.« 

Et depuis le lancement de sa carriole, ce constat ne fait que s’avérer…

Une carriole qui bénéficie de l’aide précieuse de sacrés assistants !

un papi qui explique le jardin

Transmission de Guy à Eliott.

D’ailleurs, dès le début de cet été, Guy profite d’un accueil favorable de la population, mais surtout de l‘aide précieuse de ses chevaux et de son petit-fils Eliott.

« Les enfants sont attirés par les chevaux et demandent à leurs parents de sortir des maisons pour les rencontrer. À bord de la charrette, du haut de ses trois ans, Eliott m’aide pour les pesées. Je vends aussi des pommes et des poires cultivées par mon beau-fils, son papa. Il ne manque jamais de rappeler à nos clients que ce sont les fruits de son papa et les légumes de son papi ! Mon petit-fils joue donc un rôle essentiel dans le service communication et qualité ! Il se rend compte de la chance qu’il a d’être dans la carriole. De plus, il m’accompagne également souvent au jardin. Il y fait de nombreuses découvertes et adore les bêtes. Nous l’éveillons à tout cela en espérant qu’il développera lui aussi cet attrait plus tard. Espérons !« 

En plus de cette transmission familiale, se tisse un partage intergénérationnel important avec les villageois.

« Je rencontre un public varié lors des mes tournées. Ils viennent parfois pour des raisons différentes. Les jeunes viennent plus pour les légumes frais. Pour les plus âgés, plusieurs personnes me témoignent à quel point la charrette leur rappelle leur jeunesse. Les villageois sont très heureux de cette initiative. Ils sont aussi contents que grâce à ce projet, on parle du village !« 

Un projet saisonnier.

Et malgré les demandes importantes des consommateurs, Guy arrêtera sa tournée dans quelques semaines. « Beaucoup me demandent si je continuerai avec les chicons* à l’hiver. Mais les tournées s’arrêteront en octobre avec la vente de potirons et de butternuts. Le « Jardin de Papi » est un projet saisonnier, un projet pour les vacances en mode plus cool ».

Si vous êtes en Belgique, ou que vous comptez passer quelques jours de vacances dans cette jolie région, il vous reste donc quelques semaines pour aller à la rencontre de Guy, Eliott et des chevaux.

Vous trouverez ses produits et son itinéraire sur sa page Facebook « Le jardin de Papi« 

L’épicerie ambulante dans ma rue, le camion à soupes pendant les vacances à la mer du nord, ma maman au volant de sa camionnette de marchande de glaces…J‘ai toujours été une grande amatrice de ces commerces ambulants. De ces indépendants qui viennent à la rencontre des gens dans leurs quartiers, aux pas de leurs portes. Ces commerçants qui amènent la vie, du lien dans les quartiers et qui tissent quelque chose de particulier avec la clientèle.

Et vous, que pensez-vous de ces commerces ? Profitez-vous aujourd’hui de ce type de commerce ou avez-vous un souvenir particulier d’un de ces commerçants ?

Dites-moi dans les commentaires ;)

Pour conclure, je souhaite à Guy, une jolie fin de saison et de nombreuses belles rencontres dans les années futures grâce au « Jardin de Papi ». Merci pour le temps que vous m’avez consacré.

À la semaine prochaine pour un nouveau portrait.

Coralie

*chicons : nom donné aux endives en Belgique. Et les grands-mères cuisinent souvent des chicons au gratin avec des frites !

Découvrez le reportage réalisé par No-Télé ici.

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