Comment participer à la sauvegarde des abeilles ? Un grand-père apiculteur vous partage quelques conseils.
Je vous retrouve aujourd’hui, en compagnie de Guy, un grand-père apiculteur depuis plus de 35 ans. J’ai souhaité interroger cet invité, car depuis le début de ce défi “52 portraits”, je mesure à quel point les grands-parents sont des “Passeurs de Nature”. J’avoue que je ne pensais pas que cette transmission était aussi présente. En effet, les portraits sont nombreux à me parler de leurs partages autour des saisons, des arbres, du potager…Quoi de plus logique, dès lors, de vouloir vous parler d’abeilles ! Vous le savez, les abeilles sont un élément essentiel à notre écosystème. Sans la pollinisation, notre environnement serait totalement modifié et une large partie de notre alimentation (fruits, légumes) serait vouée à disparaître.
Dans cet article, nous parlerons de la passion de Guy, mais surtout des gestes concrets à adopter, entre générations, pour contribuer à la sauvegarde des abeilles !
Heureuse de vous retrouver pour ce 38e portrait, où vous allez sans aucun doute, apprendre des choses.
Une passion et un souvenir.
Si Guy se souvient d’une visite chez un apiculteur et plus précisément de l’odeur si particulière qui s’échappait du rucher, c’est bien plus tard, qu’il s’est intéressé à ce sujet : “Une personne qui effectuait des travaux chez moi, m’a dit que mon lieu d’habitation était idéal pour placer des ruches. Quelques mois plus tard, nous l’avons de nouveau sollicité pour une autre intervention, et il est revenu à la charge ! À ce moment, il m’a prêté quelques bouquins et j’ai eu ce qu’on peut appeler un coup de foudre ! Peu de temps après, j’achetais les ruches de sa maman âgée et je me lançais à mon tour. J‘ai participé aux cours du rucher école de Tournai à cette époque. C’est à ce moment, que le souvenir d’enfance du rucher de l’un de mes voisins m’est revenu, avec une scène assez bucolique avec des ruches en paille…”
Apprivoiser les abeilles.
Et comme pour la majorité des apiculteurs, les premiers mois ont été épiques. (Note de la Blogueuse : et certainement ça pique aussi ;-)) “J’ai eu la chance de pouvoir compter sur un apiculteur expérimenté, François Helbo. Je l’ai appelé certainement plus d’une centaine de fois. Presque à chaque visite du rucher, j’avais de nouvelles questions. Je lui téléphonais et à chaque fois, il prenait le temps de me répondre. Il a été un tuteur qui avait des décennies d’apiculture derrière lui. Je garde de très bons souvenirs de cette période”.
Et c’est certainement de cette relation que Guy a développé, son goût de transmettre. En effet, mon invité est un conférencier reconnu dans le monde de l’apiculture, qui par sa formation professionnelle, médecin cardiologue, est souvent sollicité sur l’apithérapie. Il répond donc volontiers aux questions sur les bienfaits du miel et des produits de la ruche sur la santé : « Certains sont très surpris d’apprendre que le miel; outre sa valeur énergétique sucrée, alimentaire, a des bienfaits en dermatologie (plus particulièrement sur la cicatrisation des plaies er ses brûlures) et que le pollen est une source de vitamines naturelles. »
Mais Guy ne s’arrête pas là au sujet de la transmission : “J’ai reçu énormément donc je trouve naturel de donner. Que ce soit dans les ruchers-écoles, lors de conférences ou parfois devant des classes, j’apprécie ces moments d’échanges. Dans les écoles, les enfants sont très curieux, et je me dis qu’à leur tour, ils peuvent éduquer leurs parents ! Je fais souvent un focus sur l’organisation sociale des abeilles. Les ruches ont un modèle de société admirable où toutes les abeilles travaillent pour le bien commun et l’unité qu’est la colonie. »
Et en famille aussi, Guy insuffle cet intérêt pour les abeilles.
Comme dans la colonie, on s’organise en famille !
Ce grand-père de 10 petits-enfants, âgés entre 3 et 20 ans, recrute dans ses troupes toute bonne volonté à la bonne tenue du rucher ! “Nous avons commencé par acheter une tenue d’apiculteur adaptée, car c’est bien connu, c’est l’habit qui fait l’apiculteur. J’emmène autant que possible mes petits-enfants au rucher. On observe, par exemple, l’activité, les abeilles qui rentrent de vol les pattes chargées de pollen. On essaie d’identifier de quelle essence cela pourrait provenir. Les plus petits sont très curieux des cadres témoins. (NDB : ce sont des cadres vitrés qui permettent d’observer sans ouvrir la ruche l’activité d’une partie de celle-ci.) Ils apprécient aussi beaucoup le moment de récolte et surtout les chiques au miel ! (NDB : les apiculteurs chiquent parfois la cire qui recouvre les opercules des cadres qui est chargée de miel tout frais, un vrai délice !) Mais ils peuvent aussi m’aider dans les travaux de bricolage (peinture des ruches) ou encore la confection des cadres à l’aide de fil de fer et de cire gaufrée, et bien sûr à la mise en pots avec Mamy, de la précieuse récolte. La fabrication des bougies les fascine toujours et ils participents bien sûr tous à la consommation sans modération du miel…”
Et même si l’on n’est pas apiculteur, on peut participer à la sauvegarde des abeilles.
Comment participer concrètement à la sauvegarde des abeilles ?
Guy a une série de conseils simples, qui peuvent s’adresser à chacun, pour sauver les abeilles.
« Dans un premier temps, vous pouvez planter des arbres dans vos jardins. Des essences locales, il ne faut pas forcément beaucoup de place, les framboisiers et les groseilliers feront très bien l’affaire. Si vous avez un grand verger, plantez des arbres fruitiers, un tilleul, un châtaignier est un must…!Un autre conseil qui est de plus en plus suivi est de ne pas employer d’herbicide ou de pesticide. Je pense également que les grands-parents ont aussi un rôle à jouer dans la connaissance des saisons (souligner la parfaite harmonie entre l’activité intense des abeilles et les floraisons au printemps et à l’été) et dans la gestion du temps (les abeilles ont leur propre calendrier de naissance, d’horaire de travail, de période de chôpmage que l’apiculteur doit connaître et respecter). Ils peuvent aussi initier les plus jeunes à l’identification des plantes. Une des idées est de commencer facilement avec les plantes aromatiques, jouer avec les parfums de ces plantes également, comme le thym, le romarin, la citronelle… »
Enfin, le dernier conseil de Guy est le suivant : « Achetez votre miel chez un apiculteur. Goûtez les miels qui sont différents. Soyez curieux de découvrir d’autres produits de la ruche, le pollen, la propolis.
Merci Guy, m d’avoir participé au projet « Faut pas pousser Mamy ».
Découvrez mes autres portraits ici.
Pour continuer votre butinage sur le sujet…
Cet article vous a donné envie d’en connaître un peu plus sur les abeilles ? J’ai plusieurs pistes pour vous :
- renseignez-vous, il existe probablement un rucher-école près de chez vous ! Ils organisent souvent des portes ouvertes. Retrouvez la liste des ruchers-écoles en Belgique, ici. Pour la France suivez, ce lien.
- savez-vous qu’il existe un musée du miel et de l’abeille à Lobbes ? Retrouvez toutes les informations sur leur site http://www.museedumiel.be/
- demandez directement à votre apiculteur ! Les apiculteurs sont souvent ravis de partager leur passion.
- enfin, de chez vous, vous pouvez aussi découvrir le travail de plusieurs apiculteurs à travers leurs sites. Guillaume, un copain de blog, qui depuis plusieurs mois dirige le blog, « Mes premières ruches »
De plus, si nous aussi, nous avons appris beaucoup sur les abeilles, c’est grâce à notre ami « Pierrot », apiculteur passionné qui a co-fondé, il y a quelques mois, l’entreprise Beelgium.
Enfin, le moyen le plus simple de participer à sauver les abeilles, c’est d’en parler ! N’hésitez donc pas à partager mon article 😉
Nous nous retrouverons la semaine prochaine avec mon premier arrière-grand-père ! Et il est fan de notre équipe nationale : les Diables Rouges !
D’ici là, très belle semaine à vous.
Coralie
Merci pour ce partage 🙂 !
Avec plaisir Alice,
A bientôt 😉
Merci de ce partage tout en émotions !
Les abeilles sont si importantes. J’ai moi-même effectué un stage de découverte avec un apiculteur et en suis restée émerveillée.
Je rêve d’avoir des ruches à moi également.
Savoir quels plantes sont les meilleures pour ces petites besogneuses est un bon truc à savoir.
Bonjour Sandrine,
Super cette idée de stage! Je vous souhaite d’avoir des ruches un jour et de pouvoir profiter de l’expérience d’un autre apiculteur car c’est très important dans cette passion.
Au plaisir de vous recroiser sur le site.
Coralie
Superbe témoignage que j’attendais avec impatience !!!
J’aime beaucoup ton expression de « passeurs de nature », c’est tellement vrai ! Le monde des abeilles est un milieu qui me fascine, alors que je n’y connais pas grand chose. Elles sont tellement essentielles à nos écosystèmes. J’aimerais vraiment en apprendre plus, et rien que de savoir qu’en plantant certaines plantes on peut déjà les aider, c’est un pas en avant pour moi ! Merci 😉
Bonjour Mélanie,
Merci pour ton commentaire et ravie de t’avoir aidée dans ce petit pas en plus 😉
Vraiment bien de mettre en avant la sagesse. Personnellement, je pense que l’importance des abeilles sur l’écosystème souffre de considération à cause d’un gros manque d’éducation. Je ne me souviens pas avoir suivi au moins un cours structuré en biologie sur l’univers des abeilles. Surement une question de génération ; je suis né dans les années 70 et à cette époque, la cigarette n’était pas nocive et rouler au diesel était bon pour l’environnement. L’ère actuelle permet d’avoir des blogues comme le vôtre qui permettent d’éclairer les lecteurs. Merci !
Bonjour Xavier,
Et oui, moi non plus aucun cours sur les abeilles à l’école ! Les programmes sont parfois bien loin de notre environnement quotidien…dans un autre sens, et heureusement, tout ne s’apprend pas à l’école et nous avons avons tous un rôle à jouer dans la transmission.
Merci de nous avoir partagé votre pensée.
Coralie
Merci Guy d’apprendre aux plus petits l’apiculture. C’est un beau témoignage qu’il nous fait.
Etant apiculteur et voyant la dégradation de l’habitat de l’abeille (pesticides, maladies, parasites,…) je trouve très courageux que nos ainés continuent de faire de l’apiculture alors qu’ils n’ont pas connu tout cela lorsqu’ils ont commencé, ils sont courageux et résilients.
Merci à ces passeurs de flambeaux
C’est peut-être ca la passion, continuer même quand c’est difficile. Bonne continuation Guillaume.
Apprendre la nature et être « passeur de cette passion » est un de mes objectifs principaux …
Nous sommes et faisons partie de cette nature !! de toute VIE !!
Pas suffisamment d’espace pour élever des ruches, j’aide à ma manière en plantant toute la variété possible de fleurs, arbustes mellifères pour attirer les abeilles, les jolis papillons !
J’adore voir ces jolies p’tites cuisses d’abeilles si chargées, s’envoler et déposer leur récolte aux « ouvrières » de leur ruche !
Nicole.
Merci pour ton témoignage Nicole et surtout d’être une « Passeuse de Nature », pour moi aussi!
Merci pour ce partage,
La sauvegarde des abeilles est essentielle et on a rarement l’occasion d’avoir un témoignage de qualité. On sent l’envie de transmettre et d’éduquer les plus jeunes et ça tombe bien car ils sont aussi notre avenir.
Je n’ai pas eu la chance d’avoir la transmission de la nature ou des saisons par mes grands parents mais j’aurai grand plaisir à le transmettre.
Au plaisir,
Mélissandre
Bonjour Mélissandre,
Merci pour votre commentaire, belle journée.